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La rédaction publie

Pour des raisons déontologiques, nous ne donnons pas recension des livres suivants parce qu’ils sont publiés par des membres de la rédaction.

Nous ne faisons donc que les signaler.


Les paysages de l’eau. Une histoire de relations, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2024

sous la direction de Lolita Voisin, Grégory Morisseau, Sylvie Servain et Bruno Ricard.

Interroger les paysages de l’eau, c’est aborder des enjeux sociétaux et environnementaux multiples et contemporains dans un contexte de changements globaux qui impactent les territoires dans différentes dimensions. En effet, l’eau est un élément fondamental des paysages actuels et passés, qu’il s’agisse de fleuves et rivières, de zones humides, de littoral, mais également d’eau pluviale. Constituant un atout tout en générant des contraintes, elle est liée aux évolutions des paysages tout comme des usages et des représentations qui en découlent.

Ce livre considère l’eau et ses mouvements comme une approche essentielle pour appréhender les paysages, l’évolution des territoires et la transformation des milieux habités. Convoquant de nombreux travaux scientifiques, tant dans la connaissance des fonctionnements hydrauliques et des interactions écologiques que de l’évolution des politiques publiques et des représentations sociales de l’eau, il croise les logiques de chercheurs, les retours d’expériences opérationnelles et les positionnements politiques.

Les paysages liés à l’eau sont faits des relations qu’y entretiennent les sociétés. Ce livre contribue à une expertise collective de l’évolution des paysages par la question de l’eau et met en lumière les points de convergence et de divergence dans les débats contemporains.

Collection : « Perspectives Villes et territoires ». ISBN : 978-2-86906-927-5. Dimensions : 15,5 x 23,5 cm. 220 pages. 28 €


Enfants des bidonvilles. Une autre histoire des inégalités urbaines, Paris, La Dispute, 2024, 192 p.

par Margot Delon.

Des violences policières au mal-logement, les banlieues populaires semblent frappées d’une malédiction que rien ne peut enrayer. Mais est-ce vraiment le cas ? Comment, au fond, se reproduisent les inégalités sociales et urbaines ?

Enquête dans le passé oublié de nombreuses villes françaises, ce livre raconte l’histoire des enfants des bidonvilles de l’après-guerre, qui comptaient en 1966 près de 75 000 habitant·es. À Nanterre, à Champigny-sur-Marne et ailleurs, Algérien·nes, Marocain·es, Tunisien·nes et Portugais·es, ces enfants ont grandi dans des baraques puis dans des cités de transit marquées par la précarité et l’exclusion. Aujourd’hui adultes, ils témoignent de ce qu’ont été leurs vies avant et après la destruction des bidonvilles. Loin des préjugés, leurs trajectoires montrent que l’inéluctable ne l’est pas toujours et que si les effets structurels du racisme ou de la pauvreté sont écrasants, les mobilisations des familles et auprès des familles permettent parfois d’enrayer la reproduction des inégalités.

Réunissant des récits inédits, des archives et des observations ethnographiques, Enfants des bidonvilles s’adresse à un public curieux des sciences sociales et de cette histoire, aux multiples ramifications contemporaines.

Pour plus d’informations, voir ici.


Liberty Road : Black Middle-Class Suburbs and the Battle Between Civil Rights and Neoliberalism, New York, NYU Press, 2022, 312 pp.

by Gregory Smithsimon.

Half of Black Americans who live in the one hundred largest metropolitan areas are now living in suburbs, not cities. In Liberty Road, Gregory Smithsimon shows us how this happened, and why it matters, unearthing the hidden role that suburbs played in establishing the Black middle class.

Focusing on Liberty Road, a Black middle-class suburb of Baltimore, Smithsimon tells the remarkable story of how residents broke the color barrier, against all odds, in the face of racial discrimination, tensions with suburban whites and urban Blacks, and economic crises like the mortgage meltdown of 2008. Drawing on interviews, census data, and archival research he shows us the unique strategies that suburban Black residents in Liberty Road employed, creating a blueprint for other Black middle-class suburbs.

Smithsimon re-orients our perspective on race relations in American life to consider the lived experiences and lessons of those who broke the color barrier in unexpected places. Liberty Road shows us that if we want to understand Black America in the 21st century, we must look not just to our cities, but to our suburbs as well.

For more information, see here.


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La métropole parisienne, une anarchie organisée, Paris, Presses de Sciences Po, 2023, 330 p.

sous la direction de Francesca Artioli et Patrick Le Galès.

Cet ouvrage montre que la métropole parisienne s’apparente à une « anarchie organisée », avec ses contingences, ses rapports de forces, ses veto redoutables pour empêcher l’émergence de politiques ou bloquer leur mise en place, mais aussi ses instruments et ses données plus ou moins partagés, ses coalitions stabilisées et ses projets politiques.
La métropole parisienne est-elle sans pilote ou ingouvernable ? Malgré deux décennies de réformes, elle ne dispose pas d’autorité politique unique, ni de coordination hiérarchique et centralisée. Sa gouvernance est fragmentée et marquée par des conflits. Elle accuse même des échecs patents dans certains domaines, de la gestion de la pollution de l’air à la lutte contre la précarité. Pourtant, sur ce même territoire, des politiques publiques innovantes voient le jour, des investissements majeurs sont alloués, les dynamiques sociales sont soutenues, etc.
En portant le regard sur l’action collective en œuvre au quotidien, les recherches originales rassemblées dans cet ouvrage montrent que la métropole parisienne s’apparente à une « anarchie organisée », avec ses contingences, ses rapports de forces, ses veto redoutables pour empêcher l’émergence de politiques ou bloquer leur mise en place, mais aussi ses instruments et ses données plus ou moins partagés, ses coalitions stabilisées et ses projets politiques. Elles proposent ainsi des clés de lecture renouvelées pour comprendre le fonctionnement des villes-monde.

Avec les contributions de : Félix Adisson, Camille Allé, Nadia Arab, Agnès Bastin, Emmanuel Bellanger, Jean-Baptiste Chambon, Antoine Courmont, Gilles Crague, Ludovic Halbert, Joël Idt, Christine Lelévrier, Dominique Lorrain, Nicolas Maisetti, Daniel Mouchard, Roberto Rodriguez, Eric Verdeil.


« Paysages futurs », Les Cahiers de l’École de Blois, n° 21, Éditions de la Villette/INSA Centre–Val de Loire, 2023

sous la direction d’Olivier Gaudin.

Entre enquête, dessin et conception, le travail des paysagistes associe l’expérience corporelle à des relations culturelles sédimentées : il s’attache aux longues durées – de l’anamnèse à l’anticipation. Dans ce volume, le passage du temps sur les paysages emprunte des voies multiples et inattendues, sans esquiver le risque de l’obsolescence et de la ruine. La pensée du projet s’empare d’infrastructures patinées et de milieux altérés par des gestes de maintenance ou de restauration : cette critique en acte de la persistance des logiques destructrices ouvre les perspectives d’un avenir désirable.

Avec les contributions de : Malou Allagnat • Olivier Gaudin • Clara Loukkal • Francesca Mazzino • Simon Metz • Camille Michel • Céline Orsingher • Antoine Picard • Juliette Pinto • Julie‑Amadéa Pluriel • Jeanne Pyskir • Emmanuel Ruben • Clara Thillaye • Lolita Voisin.

Format : 180 × 240 mm // 128 pages // 20 €
ISBN : 978-2-37556-048-8 // ISSN : 1639-4933
Éditions de la Villette // INSA Centre Val de Loire
Disponible en librairie (diff. et distr. : interforum)

Site internet dédié, avec plusieurs extraits de la publication en accès libre, et une présentation de la collection : ici.


Unheard Landscapes. Listening, Inhabiting, Resonating, Galaad Edizioni, 2023

sous la direction d’Olivier Gaudin, Francesco Michi, Jean‑Paul Thibaud, Nicolas Tixier, Lolita Voisin et Stefano Zorzanello.

“Unheard Landscapes” : this metaphor leaves room for imagination, the unthought, the unknown, the future and the past, unexplored soundscapes, placing itself in the domain of auditory perception, in the domain of the acoustic. The act of listening exceeds the passive meaning commonly attributed to it, as it contains an unexpressed potential connoted by “project,” “pro-action,” and “active decision” on the part of the individual. What will be the sounds of the future and the soundscapes in which we will live or would like to live ? How might listening practices evolve ? How will or can we listen differently tomorrow to the world around us ? Inhabiting the world simultaneously asks questions about how we are in it. How do we want to sonically inhabit the world ? How do sound and listening affect the way we live ? Have we lost some ability to resonate with the world ? What is left to listen to ? Where might listening and tuning practices take us ? In its 10th symposium, the Forum Klanglandschaft (Forum for the Soundscape), together with the École Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage de Blois (Blois School of Nature and Landscape) and AAU–CRESSON (Ambiances, Architectures, Urbanités research unit – Center for Research on Sound Space and the Urban Environment) in Grenoble, invites researchers, musicians, and artists to suggest answers to these questions. This volume collects some of the talks and presentations of artistic works related to the theme that the symposium hosted.

Ouvrage trilingue EN / IT / FR

Pour plus d’informations, voir ici.


Concrete City : Material Flows and Urbanization in West Africa, John Wiley & Sons, 2023

par Armelle Choplin.

Concrete City : Material Flows and Urbanization in West Africa delivers a theoretically informed, ethnographic exploration of the African urban world through the life of concrete. Emblematic of frenetic urban and capitalistic development, this material is pervasive, shaping contemporary urban landscapes and societies and their links to the global world. It stands and circulates at the heart of major financial investments, political forces, and environmental debates. At the same time, it epitomises values of modernity and success, redefining social practices, forms of dwelling and living, and popular imaginaries.

The book invites the reader to follow bags of cement from production plant to construction site, along the 1,000-kilometre urban corridor that links Abidjan to Accra, Lomé, Cotonou and Lagos, combining the perspectives of cement tycoons, entrepreneurs and political stakeholders, but also of ordinary men and women who plan, build, and dream of the Concrete City. With this innovative exploration of urban life through concrete, Armelle Choplin delivers a fascinating journey into, and reflection on, the sustainability of our urban futures.

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Politiser l’intercommunalité ? Le cas des élections locales de 2020, Presses universitaires du Septentrion, 2023

sous la direction de Rémi Lefebvre et Sébastien Vignon ; postface par Fabien Desage.

Si l’intercommunalité a été plus présente dans les débats municipaux que lors des campagnes précédentes, les programmes des candidats restent toujours peu précis sur les prérogatives respectives de la municipalité et de la communauté/métropole. Les propositions de campagne ne se réfèrent que très rarement directement aux leviers d’action des EPCI à fiscalité propre et tendent par conséquent à placer le citoyen à distance de la réalité de l’action publique communautaire. En dévoilant les enjeux et les conséquences pour la commune du renforcement du rôle des institutions intercommunales, les candidats craignent d’affaiblir la croyance en la capacité d’action des maires, et donc de nuire à la mobilisation des citoyens autour du scrutin municipal. Face à la progression de l’abstention, les thèmes de la proximité (« tranquillité », « bien-vivre » « sécurité ») sont toujours très présents dans les professions de foi et les programmes des prétendants au pouvoir municipal. La démocratie intercommunale reste évanescente.

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De gré et de force. Comment l’État expulse les pauvres, La Découverte, 2023

par Camille François.

Les expulsions locatives jettent chaque année en France des milliers de familles pauvres à la rue, dans une indifférence quasi générale. Pourtant, ces procédures sont au cœur de l’accroissement de la pauvreté et des inégalités sociales. Et leur nombre a augmenté au cours des vingt dernières années.

À partir d’une longue enquête de terrain, ce livre s’intéresse aux institutions et aux « petites mains » chargées de réaliser les expulsions. Il décrit la manière dont la violence légitime de l’État s’exerce sur les familles menacées de délogement, en retraçant les différentes étapes auxquelles elles sont confrontées : les services de recouvrement où les employés des bailleurs essaient de leur faire rembourser leur dette, les tribunaux où les juges prennent les décisions d’expulsion, les services de préfecture et de police chargés d’utiliser la force publique pour les déloger de leur domicile. En expliquant pourquoi certaines familles sont plus souvent expulsées que d’autres et comment les agents de l’État les contraignent, à la fois de gré et de force, à quitter leur logement, il met ainsi en lumière une violence légitime moins visible que la répression des manifestations ou que des interpellations policières, mais tout aussi efficace dans le maintien de l’ordre social.

Loin d’être une fatalité, ces expulsions locatives constituent une réalité éminemment politique, qui interroge la place du capital immobilier et de l’État dans la précarisation des classes populaires aujourd’hui. Une réalité contre laquelle il est possible d’agir.

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Oileáin Árann, Créaphis Éditions, 2022

par Beatrix von Conta (photographies) et Olivier Gaudin (texte).

Aran, à l’ouest de l’Irlande : un archipel « fait main », strié de murs de pierre sèche assemblés à la seule force des bras. Beatrix von Conta y poursuit son œuvre photographique sur des « paysages contradictoires », scrutant les traces matérielles du travail humain. Olivier Gaudin interroge dans son texte la lente formation de ce man’s land précaire, à jamais provisoire. Ces trois îles prêtent autant à l’étude scientifique qu’à la méditation philosophique, à la rêverie poétique et visuelle.

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Des voix s’élèvent. Architecture et féminismes, Éditions de la Villette, 2022

sous la direction de Stéphanie Dadour.

Les revendications féministes actuelles dans le domaine de l’architecture s’enracinent dans des décennies de réflexion critique, de militantisme politique, théorique et professionnel. Documentant l’engagement de plusieurs générations de penseur·euses féministes, cette anthologie fait entendre quelques-unes des voix pionnières qui se sont élevées pour interroger le champ de l’architecture dans toutes ses dimensions, ses mécanismes sociaux, ses modes de production intellectuelle et professionnelle.

Publiés entre 1977 et 1999, les douze textes fondateurs sélectionnés et présentés par la chercheuse Stéphanie Dadour éclairent un moment oublié de l’histoire de l’architecture nord-américaine. À une période où des notions fondamentales comme genre, intersectionnalité et queer sont forgées et progressivement introduites en architecture, les discours croisés de ces praticien·nes, théoricien·nes, historien·nes ou commissaires d’expositions dessinent un mouvement collectif qui n’existait pas auparavant et qui marquera indéfectiblement la littérature architecturale ultérieure.


Enseigner l’architecture à Grenoble. Une histoire, des acteurs, une formation, Éditions Recherches, 2022

sous la direction de Stéphanie Dadour et Sibylle Le Vot.

Cet ouvrage amplement illustré entend retracer la genèse de l’enseignement de l’architecture dans la cité alpine et la manière dont, au fil des réformes, la disparition du système "Beaux-arts" a contribué à construire l’identité plurielle de l’école actuelle. Une vingtaine d’écrits émanant d’acteurs anciens et actuels de l’école portent ensuite sur l’après-1968 et reviennent plus longuement sur l’articulation entre pédagogie et recherche.

Format : 170 × 240 mm // 416 pages, 520 illustrations en couleurs // 40 €

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La Ville piétonne. Une autre histoire urbaine du XXe siècle ?, Éditions de la Sorbonne, « Histoire environnementale », 2022

par Cédric Feriel.

La ville piétonne est-elle un sujet d’histoire ? Elle semble plutôt relever du domaine de l’urbanisme contemporain et des préoccupations pour l’environnement. Le thème n’est pourtant pas nouveau. Qui se souvient qu’il y a cinquante ans, au début des années 1970, la proposition était sur toutes les lèvres, que les élus des plus grandes métropoles au monde rivalisaient déjà de projets ambitieux et que le sujet rejoignit même l’agenda de l’OCDE ?

Ce livre ambitionne d’offrir une histoire sociale et politique d’un sujet qui a traversé l’histoire urbaine du XXe siècle. Son récit dit autre chose qu’une simple lutte contre l’automobile. À rebours d’une historiographie centrée sur la nation et l’action des États aménageurs après 1945, sur les avant-gardes architecturales et sur les plus grandes métropoles, l’histoire de la ville piétonne révèle la marque des pouvoirs locaux, de leurs services et des sociétés urbaines dans la définition d’une modernité qui enjambe les frontières. Elle met aussi en lumière un imaginaire peu exploré au XXe siècle, entre celui de la métropole ultra moderne et celui de la « détestation de la ville » : le désir d’une urbanisation « heureuse » et de la « juste mesure ».

Le peu de place qu’on lui accorde dans le récit des sociétés après 1945 interroge l’écriture de l’histoire urbaine du contemporain.

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« De près et de loin », Les Cahiers de l’École de Blois, n° 20, Éditions de la Villette/INSA Centre–Val de Loire, 2022

sous la direction d’Olivier Gaudin.

Ardèche, Argentine, Athènes, Blois, Brésil, Japon, Lyon, Meuse, Montpellier, New York, Oklahoma, Paris, Saint-Nazaire, Tokyo… autant de noms de lieux qui figurent au sommaire du nouveau numéro des Cahiers de l’École de Blois. S’il ressemble à un tour du monde en 144 pages, ce n° 20 propose surtout des voyages sur place, en situation. L’attention se porte sur des paysages quotidiens et des expériences ordinaires pour mieux anticiper les changements et tenir compte de la longue durée. « De près et de loin » : l’expression peut décrire l’étrange travail des paysagistes, qui prennent soin des ailleurs que d’autres habitent. Ou encore le regard de photographes et géographes franchissant des frontières, l’écriture littéraire d’une voyageuse sans permis de conduire, le récit critique d’expériences sonores ; ainsi que trois architectes de trois époques et nationalités différentes, observant la singularité des espaces japonais. Telle est l’oscillation que ces Cahiers explorent tous azimuts – de la ville dense à la moyenne montagne, et du pas de la porte jusqu’à l’Extrême-Orient.

Avec les contributions de : Jordi Ballesta • Augustin Berque • Thierry Cardon • Beatrix von Conta • Pauline Crévillers • Olivier Gaudin • Hélène Gaudy • Pierre Godest • Léa Hommage • Esteban Lena • Maki Fumihiko • Alexis Metzger • Coline Pacton • Antoine Petitjean • Bruno Taut • Juliette Volcler.

Format : 180 × 240 mm // 144 pages // 20 €
ISBN : 978-2-37556-042-6 // ISSN : 1639-4933
Éditions de la Villette // INSA Centre–Val de Loire
Disponible en librairie (diff. et distr. : interforum)

Site internet dédié, avec plusieurs extraits de la publication en accès libre, et une présentation de la collection : ici.


Les Cartes de l’action publique. Pouvoirs, territoires, résistances, Presses universitaires du Septentrion, 2022

sous la direction de Thomas Aguilera, Francesca Artioli, Lorenzo Barrault-Stella, Emmanuelle Hellier, Romain Pasquier.

Les cartes sont au cœur de l’action publique et des dyna­miques qui la façonnent. Instruments de réforme politique et territoriale, supports de représentation des problèmes publics, vecteurs de conflits et de mobilisations citoyennes, elles consti­tuent un objet central pour les sciences sociales. Cet ouvrage pluridisciplinaire interroge les usages politiques des cartes, à travers une perspective multiniveaux et par la confrontation entre différents secteurs (politiques de la ville, gestion de l’eau, éducation, aménagement, santé et réforme administrative). À partir d’enquêtes approfondies et originales, les chapitres montrent que les cartes de l’action publique contribuent à la constitution, à la représentation et à la légitimation d’autorités politiques et de territoires, participent de la construction négociée ou conflictuelle des problèmes publics, et constituent des vecteurs de changement de l’action publique tout autant qu’elles en sont des miroirs.

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Métropoles mobiles. Défis institutionnels et politiques de la mobilité dans les métropoles françaises, Presses universitaires de Rennes, 2021

sous la direction de Mathieu Flonneau, Maxime Huré et Arnaud Passalacqua ; préface de Philippe Zitoun, postface de Jean-Marc Offner.

Sous l’effet récent d’un coup de baguette magique législatif, la plupart des grandes agglomérations françaises sont devenues des métropoles reconnaissant ainsi une réalité à l’œuvre depuis plusieurs décennies. Mais le changement de vocabulaire n’est qu’une étape vers une gestion plus intégrée de territoires aux tensions très fortes du fait des pratiques de mobilité, en leur sein, comme à leur périphérie.

Comment peuvent se faire écho les nouvelles échelles de gestion politique de ces mobilités et les pratiques sociales ? À l’écart des controverses et avec recul historique, cet ouvrage fait le choix d’observer plusieurs territoires français confrontés à ces questions de mobilité. Il se fonde sur des cas diversifiés, de l’incontournable exception parisienne à des situations plus courantes, comme celle de Brest ou de territoires ruraux polarisés par des centres urbains pourtant distants, pour lesquels l’automobilisme joue toujours un rôle majeur.

Ouvrage publié avec le soutien du Forum Vies Mobiles, think tank de la mobilité, de l’association Villes innovantes et gestion des savoirs (VIGS), du LabEx Intelligence des mondes urbains (IMU), du laboratoire Identités, cultures, territoires (ICT ; EA 337) de l’université de Paris (établissement public expérimental – décret n° 2019-209 du 20 mars 2019) et de l’association Passé–présent–mobilité (P2M).

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Réparons la ville ! Propositions pour nos villes et nos territoires, Éditions Apogée, 2022

par Christine Leconte et Sylvain Grisot.

Dans ce livre, les auteurs sont optimistes : puisque l’essentiel de la ville de 2050 est déjà là, il est temps d’en assumer l’héritage et d’engager sa transformation. Comment faire ? En réparant la ville pour la rendre adaptable à nos envies et nos besoins. En bâtissant une ville qui donne envie d’y vivre.

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50 cartes à voir avant d’aller voter. Un atlas pour éclairer les enjeux des élections, Autrement, collection « Atlas pour tous », 2022

par Aurélien Delpirou et Frédéric Gilli ; cartographies par Mélanie Marie et Hugues Piolet.

Une question, une carte, une réponse. La France est-elle encore une grande puissance ? Les jeunes sont-ils plus précaires que leurs aînés ? L’école joue-t-elle encore son rôle ? L’ascenseur social est-il en panne ? Le logement coûte-t-il vraiment plus cher ? Les inégalités augmentent-elles ? Pour obtenir les bonnes réponses, contrer les fake news et s’éloigner des caricatures, les auteurs documentent tous les thèmes majeurs du débat public et proposent 50 cartes et près de 100 graphiques pour appréhender objectivement la situation de la France d’aujourd’hui. Ainsi, chacun pourra s’approprier les faits, comprendre les enjeux et se faire sa propre idée avant d’aller voter.

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Leurs enfants dans la ville. Enquête auprès de parents à Paris et à Milan, Presses universitaires de Lyon, collection « Sociologie urbaine », 2021

par Clément Rivière.

La présence d’enfants non accompagnés dans nos rues est devenue suffisamment rare pour susciter la curiosité, l’interrogation, voire la réprobation. En effet, dans les sociétés occidentales contemporaines, l’enfant a progressivement désinvesti l’espace urbain extérieur pour devenir un « enfant d’intérieur ». Si de nombreux facteurs interviennent dans ce processus, le rôle des parents est primordial : les ressources culturelles et matérielles dont ils disposent, les souvenirs qu’ils gardent de leur propre enfance, les pratiques éducatives qu’ils mettent en œuvre, les normes de comportement et de présentation de soi qu’ils transmettent concourent à façonner la perception d’un espace extérieur plus ou moins accueillant, plus ou moins sûr chez leurs enfants.

Comparant deux quartiers de Paris et de Milan, Clément Rivière s’appuie sur de nombreux entretiens et des observations de terrain pour identifier les dynamiques qui encadrent la socialisation des enfants aux espaces publics. Il s’intéresse également à la différenciation de cette socialisation selon les sexes, selon les milieux sociaux et selon les contextes nationaux et locaux, ainsi qu’aux inégalités qui en découlent.

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« Le droit au paysage », Les Cahiers de l’École de Blois, n° 19, Éditions de la Villette/INSA Centre–Val de Loire, 2021

sous la direction d’Olivier Gaudin.

Loin de se réduire à l’esthétique ou au loisir, l’hypothèse d’un droit au paysage vise nos appartenances à des lieux singuliers et instables. Face aux désastres en cours, les luttes pour étendre la sphère juridique se multiplient. Des rivières, fleuves, montagnes ou bassins versants deviennent des sujets de droit, dotés de représentants. Ce n’est plus l’environnement qu’il s’agit de protéger, mais des existences et des milieux de vie qu’il faut défendre. L’organisation collective des paysages habités et le partage des droits fondamentaux sont à revoir ensemble. L’enjeu est systémique et transversal.

Qui a droit au paysage ? Qui peut y recourir, et au nom de qui ? Comment les paysagistes peuvent-ils amplifier le libre usage des lieux publics ? Restrictions, confinements et états d’urgence accroissent le besoin d’exercer nos droits de regard, de visite et de passage. Sous le poids des menaces émergent de nouveaux paysages peuplés d’interdépendances, de coopérations et d’alternatives.

Avec les contributions de : Maxime Bardou • Amélie Cénet • Marguerite Charles • Claire Combeau • Olivier Cornil • Olivier Gaudin • Marion Guichard • Arnaud de Lajartre • Bruno Marmiroli • Catherine Maumi • Frederick Law Olmsted • Alice Riegert • Charles Robinson • Sarah Vanuxem • Lolita Voisin • Stephan Weitzel.

Format : 180 × 240 mm // 144 pages // 20 €
ISBN : 978-2-37556-036-5 // ISSN : 1639-4933
Éditions de la Villette // INSA Centre–Val de Loire
Disponible en librairie (diff. et distr. : interforum)

Site internet dédié, avec plusieurs extraits de la publication en accès libre, et une présentation de la collection : ici.


Matière grise de l’urbain. La vie du ciment en Afrique, MētisPresses, collection « vueDensemble Essais », 2020

par Armelle Choplin.

L’Afrique connaît aujourd’hui une croissance urbaine rapide qui se traduit par une multiplication des constructions en béton. Le ciment, composant essentiel de ce matériau, est devenu le symbole de cette urbanisation frénétique qui bouleverse le paysage des villes africaines. Plus qu’une simple matière inerte, il se charge d’affect et de valeurs et redéfinit les pratiques et les imaginaires de sociétés en quête d’émergence économique et de réussite sociale, alors même qu’à l’heure du dérèglement climatique des voix s’élèvent pour dénoncer une industrie cimentière aux effets destructeurs sur l’environnement.

Pour comprendre la production et la consommation grandissante de cette poudre banale devenue « or gris », Armelle Choplin nous invite à suivre les sacs de ciment sur les routes ouest-africaine, le long du corridor urbain de 500 km qui relie Accra, Lomé, Cotonou et Lagos. Depuis la carrière de calcaire jusqu’à la parcelle en chantier, l’auteure nous amène à la rencontre des géants du secteur, des investisseurs, des acteurs politiques mais aussi des maçons et des habitants qui construisent leur propre maison « en dur ».

À travers l’exploration d’une filière au cœur de multiples enjeux politiques, sociaux et économiques, cet ouvrage nous appelle à repenser les rapports étroits qui lient l’urbain, l’humain et le monde.

Au sommaire :

  • Introduction : Matière à penser
  • Partie 1 : Gouverner par le béton
  • Partie 2 : Bétonner la ville
  • Partie 3 : La vie sociale du ciment
  • Partie 4 : L’insoutenable durabilité du béton
  • Conclusion : Utopies concrètes et afrofuturisme
  • Bibliographie
  • Crédits

Pour plus d’informations, voir ici.


« La mesure du vivant », Les Cahiers de l’École de Blois, n° 18, Éditions de la Villette/INSA Centre–Val de Loire, 2020

sous la direction de Olivier Gaudin.

Un paysage vit d’une infinité de gestes de mesure : une vaste dissémination qui se joue à des échelles multiples. Frayage de voies, échange d’indices, écoute mutuelle ; circulations, assemblages, constructions… Attentifs aux limites et à la partialité des perspectives humaines, les savoirs de l’écologie et le projet de paysage peuvent cependant orienter la pensée et l’action. Dans ce numéro, l’observation patiente des formes vivantes et la découverte de leurs rythmes suscitent des réponses imaginatives, tandis que le dessin des paysagistes se nourrit de démarches expérimentales. L’étude écologique des développements spontanés offre ainsi des prises concrètes au pouvoir d’agir et à la créativité, à différents horizons de temps.

Avec les contributions de : Israel Ariño • Jean‑Christophe Bailly • Sébastien Bonthoux • François Brunet • Lydie Chauvac • Yves Figueiredo • Bernard Fort • Coline Fortin • Clara Gassull • Olivier Gaudin • Perrine Malautier • Sébastien Marot • Sylvain Morin • Paul de Pignol • Lisa Rue • Ken Spangberg • Francis Tabouret • Lolita Voisin.

Format : 180 × 240 mm // 144 pages // 20 €
ISBN : 978-2-37556-031-0 // ISSN : 1639-4933
Éditions de la Villette // INSA Centre–Val de Loire
Disponible en librairie (D : interforum)

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« Socialisations par l’espace, socialisations à l’espace », Sociétés contemporaines, n° 115, Presses de Sciences Po, 2019

sous la direction de Joanie Cayouette‑Remblière, Gaspard Lion et Clément Rivière.

Le dossier que dirigent Joanie Cayouette‑Remblière, Gaspard Lion et Clément Rivière s’intéresse au sujet peu exploré de la dimension spatiale des processus de socialisation. Amélie Beaumont démontre que les hôtels de luxe produisent des mécanismes de subordination et d’acculturation chez leurs employés, du fait de la proximité de ces derniers avec les clients de l’hôtel. Garance Clément explique, à travers le cas d’une femme descendante d’immigrés algériens, que la fréquentation d’espaces festifs peut infléchir les trajectoires sociales. Ana Portilla étudie les rapports différenciés d’immigrés latinos aux États-Unis avec leur quartier, rapports qui pèsent sur leurs parcours dans la société américaine. Margot Delon montre que le destin des enfants et adolescents des bidonvilles et cités de transit de Nanterre est marqué par (et parfois se joue de) la triple frontière urbaine, sociale et raciale. Lorraine Bozouls analyse le poids des stratégies résidentielles des classes supérieures dans la transmission intergénérationnelle et le rôle de premier plan qu’y jouent les femmes. Clément Rivière décrit comment les cadres d’appréhension des espaces publics urbains, transmis aux enfants par les parents, contribuent à former des dispositions fortement genrées.

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Genres urbains – autour d’Annie Fourcaut, Créaphis Éditions, 2019

sous la direction d’Emmanuel Bellanger, Thibault Tellier, Loïc Vadelorge, Danièle Voldman et Charlotte Vorms.

Où en est l’histoire urbaine des sociétés contemporaines ? Cet ouvrage, inspiré par Annie Fourcaut, qui contribua de manière décisive à son développement, propose un état des lieux de ce champ. De Femmes à l’usine (1981), Bobigny, banlieue rouge (1986), à La Banlieue en morceaux (2000), en passant par les publications collectives qu’elle a coordonnées et les travaux qu’elle a encadrés, la trajectoire de cette historienne a conduit l’histoire sociale et politique – telle qu’on la pratiquait dans les années 1970 – vers une histoire urbaine renouvelée.

Le livre revient sur cette évolution et explore des pistes de recherche ouvrant l’histoire urbaine à une variété de « genres ». Les auteurs, historiennes et historiens, sociologues, politistes, géographes, architectes, urbanistes et décideurs politiques proposent une histoire urbaine à la fois interdisciplinaire et ancrée dans la fabrique de la ville et ses représentations, portant la marque de sa dédicataire.

Les quatre sections de l’ouvrage dessinent les chantiers qu’Annie Fourcaut a investis : « Du social à l’urbain » met en avant la conviction qu’étudier l’histoire des villes, c’est toujours faire de l’histoire sociale ; « Qu’elle était belle, la banlieue » est centré sur les banlieues, son territoire d’étude de prédilection ; « Les habits neufs des politiques de la ville » interroge les politiques urbaines successives et leur transformation ; enfin, « Banc d’essai des modernités » propose une analyse historique de l’urbanisme, comme discipline et comme pratique.

Textes de : Isabelle Backouche, Marie-Hélène Bacqué, Rémi Baudoui, Emmanuel Bellanger, Martine Berger, Florence Bourillon, Camille Canteux, Paul Chemetov, Viviane Claude, Laurent Coudroy de Lille, Sylvie Fol, Jean‑Pierre Frey, Pierre Gaudin, Diego Inglez de Souza, Gwenaëlle Le Goullon, Pierre Mansat, Frédéric Moret, Takao Nakano, Antoine Prost, Simon Ronai, Sylvie Schweitzer, Frédéric Saly‑Giocanti, Thibault Tellier, Loïc Vadelorge, Danièle Voldman et Charlotte Vorms.


« Pentes, reliefs, versants », Les Cahiers de l’École de Blois, n° 17, Éditions de la Villette/INSA Centre–Val de Loire, 2019

sous la direction de Olivier Gaudin.

À qui appartiennent aujourd’hui les montagnes ? Comment y concevoir des projets de paysage à l’épreuve de situations difficiles ? Les paysagistes relèvent la complexité des répartitions foncières, constatent l’oubli des gestes traditionnels et la permanence des attachements. Ils observent aussi les écarts démographiques, les pressions économiques, les résistances et les envies de relancer l’action collective. Loin des foyers métropolitains, le projet de paysage se fait politique : il cherche à renforcer des coopérations existantes, à élaborer des stratégies collectives.

Avec les contributions de : Jean-Christophe Bailly • Ninon Bonzom • Marc Claramunt • Hélène Copin • Claire Duthil • Léna Faury • Olivier Gaudin • Dino Genovese • Samuel Hoppe • Claude Jaccoux • Franck Léonard • Colette Mazabrard • Éric Poitevin • Susanne Stacher • Lolita Voisin.

Format : 180 × 240 mm // 152 p. // 20 €
ISBN : 978-2-37556-022-8 // ISSN : 1639-4933
Éditions de la Villette // INSA Centre–Val de Loire
Disponble en librairie (D : interforum)


Les Mots des urbanistes. Entre parlers techniques et langue commune, L’Harmattan, collection « Habitat et Sociétés », 2019

par Laurent Coudroy de Lille et Olivier Ratouis.

Mots de la ville ou mots de l’urbanisme ? En ouvrant cette question, le présent volume enquête sur la spécialisation du lexique urbain. Depuis le XIXe siècle, l’apparition de néologismes, de jargons parfois, a accompagné le processus d’aménagement des villes. Ce mouvement s’est appuyé sur la considérable mutation que celles-ci ont connue ainsi que sur l’affirmation progressive de nouvelles compétences professionnelles et techniques.

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Banlieues populaires. Territoires, sociétés, politiques, Éditions de l’Aube, collection « Bibliothèque des territoires », 2018

sous la direction de Marie-Hélène Bacqué, Emmanuel Bellanger et Henri Rey.

L’expression « banlieues populaires » a pris une connotation négative, désignant des lieux abandonnés par les pouvoirs publics, des lieux de « non‑droit », habités par des populations désaffiliées, si ce n’est « dangereuses ». Tout un imaginaire s’est ainsi cristallisé autour de cette expression. Ce livre revisite les idées reçues ou les fausses évidences en démontrant que les banlieues ne forment pas des territoires homogènes. Éclairant l’histoire des banlieues populaires et singulièrement celle de la Seine-Saint-Denis, ses auteurs interrogent le présent et les futurs possibles des banlieues populaires trop souvent stigmatisées.

Marie-Hélène Bacqué (professeure en études urbaines), Emmanuel Bellanger (historien, chercheur au CNRS) et Henri Rey (politiste, directeur de recherche à Sciences Po) ont dirigé cet ouvrage.


« Exercices d’ambiances », Communications, n° 102, 2018

sous la direction d’Olivier Gaudin et Maxime Le Calvé.

De nombreux travaux de sciences sociales s’emparent de l’ambiance et l’atmosphère comme outils de description et d’enquête. Ce numéro associe des analyses réflexives ou critiques de ces notions avec des contributions issues d’enquêtes de sciences sociales, qui mettent à l’épreuve la pertinence et la fécondité heuristique de la notion d’ambiance pour la description ethnographique.

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La Mondialisation des pauvres. Loin de Wall Street et de Davos, Éditions du Seuil, 2018

par Armelle Choplin et Olivier Pliez.

La mondialisation ne se résume pas au succès de quelques multinationales et à la richesse d’une minorité de nantis. Les acteurs les plus engagés dans la mondialisation demeurent discrets, souvent invisibles. Depuis une trentaine d’années, les routes de l’échange transnational ont connu de profondes mutations. Elles relient aujourd’hui la Chine, l’atelier du monde, à un « marché des pauvres » fort de quatre milliards de consommateurs, en Algérie, au Nigeria ou en Côte d’Ivoire. Pour apercevoir ces nouvelles « Routes de la Soie », il faut se détacher d’une vision occidentalo-centrée et déplacer le regard vers des espaces jugés marginaux, où s’inventent des pratiques globales qui bouleversent l’économie du monde. On découvre alors une « autre mondialisation », vue d’en bas, du point de vue des acteurs qui la font.

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Nature en ville : désirs et controverses, Librairie des territoires, 2017

sous la direction de Lise Bourdeau-Lepage.

Peut-on vraiment marier la nature et la ville ? Quels sont les désirs de nature des citadins ? Qu’expriment-ils ? Comment les citadins se représentent-ils la nature ? Quels sont les bienfaits de la nature en ville ? Aménager l’urbain en prenant en compte la nature est-ce vraiment possible ? Qu’est-ce que cela change en termes de pratiques ? Quels sont les risques de la réintroduction de la nature en ville ? De telles questions, au centre des préoccupations des chercheurs et des acteurs locaux, engendrent des controverses que ce livre tente d’éclairer.

Dans cette optique, il explore les raisons du désir de nature des citadins et en montre la diversité. Il fait une large place aux pratiques et aux usages de nature en ville tout en s’interrogeant sur leur pertinence et leurs sources. Il met également en débat la question de la nature en ville. Il révèle sa face cachée, l’instrumentalisation de la nature en ville à des fins de politiques publiques. Il met en évidence les changements que la réintroduction de la nature en ville impose en matière d’aménagement urbain. Il souligne quelques débats philosophiques, sociaux, économiques… que cela génère.

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What’s in a Name ? : talking about Urban Peripheries, University of Toronto Press, 2017

sous la direction de Richard Harris et Charlotte Vorms.

Borgata, favela, périurbain, and suburb are but a few of the different terms used throughout the world that refer specifically to communities that develop on the periphery of urban centres.

In What’s in a Name ?, editors Richard Harris and Charlotte Vorms have gathered together experts from around the world in order to provide a truly global framework for the study of the urban periphery. Rather than view these distinct communities through the lens of the western notion of urban sprawl, the contributors focus on the variety of everyday terms that are used, together with their connotations. This volume explores the local terminology used in cities such as Beijing, Bucharest, Montreal, Mumbai, Rio de Janeiro, Rome, Sofia, as well as more broadly across North America, Australia, Southeast Asia, and elsewhere. What’s in a Name ? is the first book in English to pay serious and sustained attention to the naming of the urban periphery worldwide. By exploring the ways in which local individuals speak about the urban periphery Harris and Vorms bridge the assumed divide between the global North and the global South.

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Sociologie de Lille, La Découverte, collection « Repères », 2017

coordonné par le collectif Degeyter (Antonio Delfini, Fabien Desage, Fabien Éloire, Rémi Lefebvre, Yoan Miot, Frédéric Poulard, Stéphanie Pryen, Juliette Verdière et Cécile Vignal).

À Lille, le récit d’une agglomération reconvertie en métropole tertiaire, culturelle et créative semble avoir chassé les fantômes de la crise économique. Mais, 50 ans après le début de sa désindustrialisation et sans nier les dynamiques économiques et culturelles nouvelles, la « bifurcation tertiaire » est loin d’avoir tenu ses promesses.

Lille est aujourd’hui la grande agglomération régionale la plus ségrégée de France. Les politiques publiques nationales et locales se sont révélées impuissantes à réduire les inégalités socio-spatiales héritées du développement industriel et à contrecarrer un chômage persistant. La reconversion tertiaire s’est accompagnée d’une précarisation accrue du marché du travail et de ségrégations renouvelées, tant sur le plan résidentiel que scolaire.

Cet ouvrage rend compte de ces transformations, indissociablement politiques, économiques et sociales, qui font de l’agglomération lilloise un site privilégié pour comprendre les dynamiques inégalitaires des villes contemporaines.

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International Express. New Yorkers on the 7 Train, Columbia University Press, 2017

par Stéphane Tonnelat et William Kornblum.

Nicknamed the International Express, the New York City Transit Authority 7 subway line runs through a highly diverse series of ethnic and immigrant neighborhoods in Queens. People from Andean South America, Central America, China, India, Italy, Korea, Mexico, Pakistan, Poland, Romania, and Vietnam, as well as residents of a number of gentrifying blue-collar and industrial neighborhoods, fill the busy streets around the stations. The 7 train is a microcosm of a specifically urban, New York experience, in which individuals from a variety of cultures and social classes are forced to interact and get along with one another. For newcomers to the city, mastery of life in the subway space is a step toward assimilation into their new home.

In International Express, the French ethnographer Stéphane Tonnelat and his collaborator William Kornblum, a native New Yorker, ride the 7 subway line to better understand the intricacies of this phenomenon. They also ask a group of students with immigrant backgrounds to keep diaries of their daily rides on the 7 train. What develops over time, they find, is a set of shared subway competences leading to a practical cosmopolitanism among riders, including immigrants and their children, that changes their personal values and attitudes toward others in small, subtle ways. This growing civility helps newcomers feel at home in an alien city and builds what the authors call a “situational community in transit.” Yet riding the subway can be problematic, especially for women and teenagers. Tonnelat and Kornblum pay particular attention to gender and age relations on the 7 train. Their portrait of integrated mass transit, including a discussion of the relationship between urban density and diversity, is invaluable for social scientists and urban planners eager to enhance the cooperative experience of city living for immigrants and ease the process of cultural transition.

Contents/Au sommaire :

  • Acknowledgments
  • 1. Becoming New Yorkers on the 7 Train
  • 2. Coping with Diversity Aboard the “International Express”
  • 3. Walking to the Stations, Code Switching, and the I–We–You Shift
  • 4. The 74th Street/Roosevelt Avenue Station : Universalism, Differentiation, and Discrimination
  • 5. Trust in the Subway : Exploring the Situational Community in Transit
  • 6. Gender Relations on the Subway
  • 7. Teenagers on the 7 Train
  • 8. Subway City : The 7 Train as an Engine of Urbanism
  • 9. A World of Subway Citizens
  • Appendix : Mixed Methods in Subway Research
  • Notes
  • Bibliography
  • Index

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Les Sens du social, philosophie et sociologie, Presses universitaires de Rennes, collection « Philosophica », 2017

sous la direction d’Alexis Cukier et Olivier Gaudin.

L’adjectif « social » qualifie les expériences et les activités qui constituent la dimension collective de la vie humaine. En sciences sociales et en philosophie, son usage substantivé aborde les normes de l’action collective et les finalités des institutions. L’ouvrage interroge les significations que philosophes et sociologues attribuent au « social » afin de clarifier et de faire dialoguer leurs points de vue respectifs.

Avec le soutien de l’université de Poitiers.

Au sommaire :

  • Définir et étudier le social, entre philosophie et sociologie
  • Le sens de l’action sociale selon Schütz
  • Le social en régime naturaliste. Désamorcer l’opposition entre naturalisme et constructivisme en revenant à la tradition anthropo-sociologique de Chicago
  • Obligation et impersonnalité. La compréhension et la nature du social
  • La structure normative du social
  • Qu’apprend-on du « social » en travaillant sur le handicap ?
  • Le social, le travail et la critique

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Ivry banlieue rouge. Capitale du communisme français – XXe siècle, Créaphis Éditions, 2017

par Emmanuel Bellanger.

Ivry-sur-Seine peut se prévaloir d’un héritage et d’une longévité politiques auxquels peu de villes de son importance et de son aura symbolique peuvent prétendre. Son histoire contemporaine fait écho à l’expérience du socialisme municipal et de la banlieue rouge, communiste et industrielle, qui, au cours du XXe siècle, marque de son empreinte le paysage de l’agglomération parisienne. Dès les années 1920, cette cité ouvrière s’érige en « fille aînée » du communisme urbain et en « capitale du communisme français ». Sous l’autorité tutélaire de Georges Marrane, maire d’Ivry, et de Maurice Thorez, député de la ville et secrétaire général du Parti communiste, la ville se présente pendant près d’un demi-siècle en modèle de sociabilité militante, d’opposition au régime capitaliste et de contestation de l’ordre établi. Elle devient aussi un lieu emblématique du déploiement du communisme municipal dont les réalisations sont citées en exemple en France mais aussi en URSS, le pays du « socialisme réel » et de la dictature du prolétariat, que la ville rouge aime à dépeindre sous les traits d’une terre radieuse.

C’est cette expérience politique, sociale et urbaine de près d’un siècle que l’historien Emmanuel Bellanger, chercheur au CNRS, met en perspective en remontant aux sources du communisme ivryen. Il décrit les tensions qui traversent le XXe siècle, les renoncements et les violences qui caractérisent l’époque, les compromis qui s’imposent à des acteurs politiques que tout oppose, ainsi que la fierté d’être banlieusard et d’appartenir à un territoire de conquête. Emmanuel Bellanger achève son récit sur la rupture fondamentale que constitue pour la banlieue rouge la désindustrialisation, qui fragilise la société locale et accentue les divisions qui l’affectent et la recomposent. L’ouvrage Ivry banlieue rouge est aussi incarné ; il compte près de 150 illustrations qui donnent à cette ancienne « capitale » un visage.

Préface de Michèle Rault, conservatrice en chef du patrimoine, archives municipales de la ville d’Ivry.

Voir aussi : Emmanuel Bellanger, histoire du communisme municipal. Entretien pour Mediapart avec Nicolas Chevassus-au-Louis.


Nogent-sur-Marne cité modèle. Histoire d’une banlieue résidentielle aux XIXe‑XXe siècles, La Découverte, collection « Dominique Carré », 2017

par Emmanuel Bellanger et Julia Moro.

Ce livre retrace l’histoire d’une cité modèle de la banlieue résidentielle et met en perspective les transformations d’un territoire de l’entre-soi bourgeois, métamorphosé par l’urbanisation. Nogent-sur-Marne est en effet l’exemple d’une forme citadine typique des grandes agglomérations de la vieille Europe, où les résidents ont veillé à préserver l’esprit originel de la villégiature. Dans le Grand Paris des années 1900, ou dans celui des années 2000, la ville incarne la vie résidentielle dans une métropole où s’enracinent les disparités sociales et les ségrégations territoriales. Mais Nogent, comme toutes les villes bourgeoises des bords de Marne, fut aussi l’eldorado des classes laborieuses porté à l’écran en 1929 par Marcel Carné. On l’oublie parfois mais cette ville a aussi été la cité d’accueil de populations venues d’ailleurs, à jamais attachées à la « Ritalie nogentaise » de François Cavanna.

L’histoire de ce territoire révèle également l’ambivalence des relations qu’entretiennent les banlieues avec leur capitale. Lorsque la banlieue rouge entretient un rapport conflictuel avec sa puissante voisine ombrageuse, la ville de Nogent s’efforce de devenir un véritable « petit Paris », qui célèbre chaque année la « Fête du petit vin blanc » où se pressent toutes les vedettes du moment, de Line Renaud et Annie Cordy à Yvette Horner. Ce livre s’inscrit dans la tradition des monographies communales mais il dévoile aussi les contrastes et les dynamiques qui font et défont les mondes de la ville métropole.

Au sommaire :

Préface, par Vincent Villette

Introduction

Surmonter la séparation et vivifier le patriotisme de clocher. De la Belle Époque aux années de guerres

  • Une banlieue résidentielle, populaire et bourgeoise
  • Émile Brisson, Nogent-sur-Marne et le Grand Paris
  • Les « années Champion », entre conservatisme politique et innovations sociales

Rétablir la république et l’autorité municipale. « Le retour des anciens » (1944 1959)

  • Reconstruire et imposer la légalité républicaine
  • Une vie politique sous tension
  • Le sacre des notables : Charles Jobelin, maire de Nogent

Les « années Nungesser ». Entre modernité et préservation du passé (1959‑1995)

  • Roland Nungesser : conquérir la ville pour mieux l’incarner
  • Nogent « capitale »
  • Un « entre-soi » communal sauvegardé, célébré et fidèle à ses traditions

Conclusion

Entretien avec Jacques J. P. Martin, maire de Nogent-sur-Marne

Pour plus d’informations, voir ici.

Voir aussi : Nogent, des guinguettes au Grand Paris


« Les classes sociales au foyer », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 215, Éditions du Seuil, 2016

sous la direction de Pierre Gilbert.

En plongeant dans l’intimité des foyers, ce dossier propose une contribution originale à la sociologie des classes sociales. Alors que les débats se focalisent d’ordinaire sur certaines dimensions de la culture de classe (tout particulièrement sur les pratiques culturelles), il déplace l’attention vers un lieu qui, avec l’autonomisation de la vie privée et l’amélioration des conditions de logement, fait l’objet d’un investissement croissant.

Les enquêtes présentées dans les articles portent sur des groupes sociaux et des contextes résidentiels contrastés : classes populaires des cités HLM ou de milieu rural, agriculteurs embourgeoisés, classes populaires et moyennes du périurbain, classes supérieures urbaines ou familles nombreuses occupant diverses positions dans l’espace social. Attentives également à la dimension genrée des styles de vie domestique, elles explorent les pratiques, les relations et les logiques symboliques qui prennent corps à l’intérieur des frontières de l’habitat. Chacun des articles souligne ainsi combien les pratiques de décoration, d’aménagement et d’ameublement, ainsi que les usages personnels et l’organisation des sociabilités domestiques, sont l’expression de goûts socialement situés. En prenant en compte le rôle de l’économie de la maisonnée, ils montrent également les formes variées que prend l’organisation du travail domestique, dont une partie peut être déléguée à des employé·e·s subalternes par les classes supérieures mais qui, à l’intérieur de chaque ménage, fait l’objet d’une division sexuée persistante.

L’espace domestique apparaît ainsi doté de propriétés spécifiques – en particulier celle d’offrir à ses occupants un lieu à l’abri relatif des rapports de domination dont ils font l’expérience dans d’autres espaces. Il existe donc bien une relative autonomie symbolique des cultures de classes et de fractions de classe, comme en attestent les résistances face à l’imposition de modèles d’habiter hétéronomes. Mais les manières d’habiter se transforment aussi, sous l’effet des logiques de distinction et des aspirations à différentes voies d’ascension sociale, qui viennent redessiner les frontières culturelles séparant les classes sociales.

Au sommaire :

  • « Classes, genre et styles de vie dans l’espace domestique », Pierre Gilbert
  • « Ferme, pavillon ou maison de campagne. Les formes résidentielles de l’embourgeoisement agricole », Gilles Laferte
  • « Du luxe bon marché. Travail de service et classement social dans les résidences fermées de Buenos Aires », Eleonora Elguezabal
  • « Échapper à l’enfermement domestique. Travail des femmes et luttes de classement en lotissement pavillonnaire », Anne Lambert
  • « Qui débarrasse la table ? Enquête sur la socialisation domestique primaire », Martine Court, Julien Bertrand, Géraldine Bois, Gaële Henri‑Panabière et Olivier Vanhée
  • « “Nos volets transparents”. Les potes, le couple et les sociabilités populaires au foyer », Benoît Coquard
  • « Troubles à l’ordre privé. Les classes populaires face à la cuisine ouverte », Pierre Gilbert

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Gentrifications, Éditions Amsterdam, 2016

sous la direction de Marie Chabrol, Anaïs Collet, Matthieu Giroud, Lydie Launay, Max Rousseau et Hovig Ter Minassian.

Hipsters, bobos, yuppies, gentrifieurs… Les termes ne manquent pas pour qualifier les nouvelles populations qui s’approprient les quartiers centraux anciens de certaines métropoles au détriment des habitants populaires. Mais cette profusion empêche de comprendre le phénomène : comment dépasser les oppositions binaires entre gentrifieurs et gentrifiés ? Quels sont les moteurs, les logiques et les enjeux de la gentrification ? Est-elle vraiment inéluctable ?

Ancrée dans des contextes précis – historiques et géographiques, économiques et politiques –, elle s’incarne dans des bâtiments, des commerces, des groupes sociaux, des pratiques et des esthétiques propres aux lieux dans lesquels elle se déroule. Pour cette raison, elle est irréductible à une mécanique simple et identique d’une ville à l’autre, d’un quartier à l’autre. À travers l’exploration de la diversité des formes, des lieux et des acteurs de la gentrification dans une dizaine de villes européennes (parmi lesquelles Paris, Montreuil, Lyon, Grenoble, Roubaix, Barcelone, Lisbonne, Sheffield), cet ouvrage se propose donc de définir l’« ADN » de la gentrification : un rapport social d’appropriation de l’espace urbain, mettant aux prises des acteurs et des groupes inégalement dotés.

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L’art en chantier. Stefan Shankland et l’Atelier / Trans 305, Archibooks, 2016

par Stéphane Tonnelat.

L’Atelier / TRANS305, initié et mené par l’artiste Stefan Shankland dans la ZAC du Plateau à Ivry-sur-Seine, a servi de lieu d’observation des chantiers de construction, d’espace d’exposition et de recherches expérimentales. La présence d’un atelier au coeur du chantier a permis à l’artiste de trouver une place dans le monde professionnel des acteurs de l’urbanisme où ouvriers, entreprises, urbanistes et maîtres d’ouvrage constituent un nouvel environnement pour la pratique artistique. Dans le même mouvement, l’artiste a ouvert le chantier à de nouveaux publics : enfants, étudiants, habitants, passants… En brouillant les frontières entre art et travail, l’Atelier / TRANS305 propose une expérience esthétique du chantier. Plutôt que de créer une œuvre à vocation décorative, l’Atelier / TRANS305 a rendu visible une aspiration partagée au travail bien fait. Cette approche donne à l’artiste une nouvelle fonction sociale qui pourrait aller bien au-delà du chantier.

Stéphane Tonnelat propose un récit éthnographique et analytique de cette expérience artistique. Stefan Shankland expose ses principes de travail illustrés par un cahier d’images. Préface par Paul Ardenne, historien et critique d’art.


Le contrôle des jeunes déviants, Presses Universitaires de Montréal, 2015

sous la direction de Fabien Desage, Nicolas Sallée et Dominique Duprez.

Les perceptions publiques de la jeunesse semblent se cristalliser autour de deux figures bien distinctes : d’un côté, une jeunesse ordinaire, dont on dit souvent qu’« il faut bien qu’elle se passe ». Elle est certes parfois turbulente, ou même politisée, mais ses désordres semblent transitoires et, du moins aux yeux d’une partie de la société, légitimes. De l’autre côté, une jeunesse menaçante, issue des classes populaires, qui met en échec les instances traditionnelles de socialisation et ne semble répondre qu’aux exigences de la rue, du quartier ou du gang. Si cette seconde figure n’est pas nouvelle, sa perception s’est sensiblement modifiée et le fossé s’est creusé entre les deux polarités. À la représentation des déviances comme des séquences prévisibles et presque inévitables de la vie des jeunes (hommes le plus souvent) d’origine populaire s’est substituée l’image de déviances ancrées, accompagnées de violences incontrôlées, menant de la petite délinquance à la grande criminalité, ou – ultime menace de notre époque – aux radicalisations les plus terrifiantes. Cet ouvrage met en lumière le fonctionnement des dispositifs de contrôle et les processus de typification qui contraignent en partie la jeunesse stigmatisée à ne pouvoir exister qu’à l’intérieur de cadres forgés pour elle. La multiplicité des territoires investigués, de la France au Brésil, en passant par le Québec et les États-Unis, permet de présenter une grande variété de cas et de dégager certaines tendances d’ensemble.

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« Les aménagements de la participation », Lien social et Politiques, n° 73, 2015

sous la direction de Fabien Desage et Louis Jacob.

Issue d’approches critiques du fonctionnalisme et du marketing, la notion de « design social » s’est diffusée ces dernières années, notamment dans les espaces professionnels de l’architecture et de l’urbanisme aux prises avec une injonction délibérative et participative croissante et parfois contraints de relégitimer leur intervention.

Terme générique – d’autant plus fort que flou –, le design social désigne un ensemble d’intentions et de méthodes, plus ou moins délimitées et formalisées, censées rompre avec les formes de planification centralisées du passé, et œuvrer à une conception participative des objets urbains et des espaces construits ou aménagés.

Au sommaire :

  • « Présentation. Les aménagements de la participation : design, innovation et controverses sociospatiales », Louis Jacob et Fabien Desage

I. L’espace des luttes

  • « Du passé faisons table rase ? La controverse patrimoniale comme révélateur de luttes d’appropriation de l’espace », Anne-France Taiclet
  • « Espace et conflits dans la participation. Luttes symboliques et matérialité d’une controverse autour de la localisation d’une mosquée à Florence », Julien O’Miel et Julien Talpin
  • « Agir aux marges de la concertation de quartier : le conciliabule autour de conversion de l’église Très-Saint-Nom-de-Jésus à Montréal », Michel Roy, Gilles Sénécal et Marie-Ève Desroches

II. Expérimentations et démarches de “codesign”

  • « Les acteurs intermédiaires de la mobilisation territoriale : les enseignements des démarches de prospective-action », Laurent Devisme et Pauline Ouvrard
  • « L’intérêt des expérimentations participatives pour les savoirs de l’environnement et des paysages. Le cas des grands projets d’équipement », Guillaume Faburel et Karen Chevallier
  • « Le design social : une sociologie des associations par le design ? Le cas de deux démarches de codesign dans des projets de rénovation des bibliothèques de la ville de Montréal », Christophe Abrassart, Philippe Gauthier, Sébastien Proulx et Marie D. Martel
  • « L’évolution d’un projet social vers un projet architectural et éducatif : le cas d’une école ouverte », Nadège Tenailleau

III. Des stratégies participatives à l’épreuve des “publics”

  • « L’habitat participatif : vers la démocratisation de la production du logement ? », Camille Devaux
  • « Un design social sous le poids des héritages : le cas de l’habitat groupé à Vienne », Aurore Meyfroidt
  • « Les “échappées” des expérimentations, une forme de design social des espaces ? Le cas du réaménagement du quartier du Blosne à Rennes », Flavie Ferchaud et Marc Dumont
  • « Malentendus et inattendus autour de la participation habitante. La “coopérative” d’accession sociale Le Grand Portail à Nanterre (France) », Claire Carriou

Attractivité et compétitivité des territoires : théories et pratiques, CNER, 2015

par Lise Bourdeau-Lepage et Vincent Gollain.

La grande mobilité des facteurs de production, des innovations, des idées ou des modes a des conséquences très concrètes pour les territoires. Pour une petite ou une grande agglomération, un territoire rural, une région ou un État, rien n’est acquis et la compétition est généralisée pour attirer – et ancrer – les investisseurs, les producteurs ou encore la main-d’œuvre qualifiée. Il en est de même en matière de développement endogène. Les territoires doivent révolutionner leurs pratiques pour s’adapter aux règles de ce nouveau monde et pour saisir toutes les opportunités qu’il offre.

Quelles sont les clefs de compréhension de ce phénomène pour y faire face ? Quelles nouvelles méthodes les élus et responsables locaux doivent-ils utiliser pour s’adapter à cette situation et assurer le développement de leur territoire ? Comment peuvent-ils trouver leur voie et exister dans ce nouvel univers concurrentiel ? Quelles sont les bonnes pratiques qui peuvent leur servir de source d’inspiration ?

Cet ouvrage apporte des réponses à la fois théoriques et pratiques à toutes ces interrogations. Dans une première partie, dix contributions d’experts, qui proposent leurs éclairages sur les multiples enjeux de l’attractivité pour un territoire, sont présentées. Dans la seconde partie, une vingtaine d’expériences réussies dans ce domaine dressent un panorama unique des dynamiques engagées par les territoires pour renforcer leur attractivité et leur développement économique.

Pour plus d’informations, voir ici.


Rester bourgeois. Les quartiers populaires, nouveaux chantiers de la distinction, La Découverte, 2015

par Anaïs Collet.

Les anciens faubourgs populaires sont à la mode. Population, boutiques, prix des logements, réputation : tout change dans ces quartiers autrefois ouvriers des grandes villes françaises. La pression immobilière y joue un rôle central et les politiques urbaines, bien souvent, l’accompagnent ; mais ce sont des habitants qui, au jour le jour et à leur échelle, transforment ces lieux. Ce livre leur est consacré et entend montrer, à partir d’enquêtes menées à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, et à la Croix‑Rousse, à Lyon, les ressorts sociaux qui se cachent derrière les mutations urbaines.

Disputer des usines désaffectées à des marchands de biens ou des entrepreneurs chinois, transformer un pavillon de banlieue en « vieille maison pleine de charme », se constituer un groupe d’amis-voisins ou travailler à rendre les écoles fréquentables implique un fort investissement humain et financier ; mais cela procure aussi des bénéfices symboliques et économiques appréciables lorsque le statut social n’est plus garanti. En transformant des anciens espaces ouvriers à l’image dévalorisée en lieux désirables, les gentrifieurs – ceux que la presse nomme les « bobos » – travaillent au reclassement de ces lieux mais aussi à la consolidation de leur propre trajectoire sociale ; bref, à « rester bourgeois ».

Au sommaire :

  • Des centres-villes aux banlieues ouvrières : la frontière mobile des quartiers désirables
  • Travail, valeurs et engagements : héritages et recompositions au sein des classes moyennes supérieures
  • Réhabiliter, transformer, convertir : le logement au secours de la trajectoire sociale
  • Changer l’image des lieux : production symbolique et pouvoir esthétique
  • Mobilisations collectives et vie sociale locale
  • Conclusion. Les gentrifieurs des années 2000 : des bourgeois ?

Pour plus d’informations, voir ici.


Nature en ville : attentes citadines et actions publiques, Editopics, 2014

sous la direction de Lise Bourdeau-Lepage et Roland Vidal.

À quelle nature aspirons-nous en ville ? À la croisée d’horizons disciplinaires différents, ce livre révèle la diversité des attentes citadines, les pratiques, les conflits, les consensus, les actions des pouvoirs publics et les aménagements urbains qui naissent de la demande de nature en milieu urbain.

Au sommaire :

  • Modes d’habiter urbains
  • Les espaces naturels protégés de Göteborg
  • Jardin partagé et jardin privé à Paris
  • La nature en ville contre l’industrie, tout contre...
  • Natures urbaines en conflit

Pour plus d’informations, voir ici.


Le Peuplement comme politiques, Presses universitaires de Rennes, 2014

sous la direction de Fabien Desage, Christelle Morel Journel et Valérie Sala Pala.

La notion de peuplement a refait surface ces vingt dernières années pour qualifier l’action des pouvoirs publics sur la répartition spatiale de populations, en fonction de certaines de leurs caractéristiques sociales, ethniques, religieuses, ou autres, réelles ou présumées. Ce livre interroge la manière dont cette question du peuplement a été historiquement construite, dans des contextes sociaux singuliers, qu’ils soient conflictuels ou apparemment pacifiés, qu’ils renvoient à des régimes démocratiques ou autoritaires.

Au sommaire :

  • Préfaces de Massimo Bricocoli et Mustafa Dikeç
  • Gouverner les populations par l’espace
  • Les politiques de peuplement comme entreprises de catégorisation
  • Les instruments du peuplement et leurs usages
  • Le peuplement, un enjeu politique introuvable ?
  • Postface d’Annick Germain

Le Val-de-Marne. Anthologie : 1964‑2014, Éditions de l’Atelier, 2014

sous la direction d’Emmanuel Bellanger et Julia Moro.

La naissance en 1964 du Val-de-Marne est le fruit d’une vaste réorganisation territoriale de la région Île-de-France à l’origine de la création de sept départements autour de Paris en lieu et place de la Seine et de la Seine-et-Oise. Parmi ces départements, le Val-de-Marne est le plus hétérogène. Il n’a ni l’aura médiatique ni le degré d’homogénéité de la Seine-Saint-Denis ou des Hauts-de-Seine, dominés par des communes de traditions populaires ou des cités à l’entre-soi plus résidentiel et bourgeois. Le « 94 » agrège des territoires plus composites.

Au cours des cinquante dernières années, l’urbanisation et la rénovation urbaine du Val-de-Marne, sa recomposition sociologique et sa restructuration économique ont profondément changé sa morphologie. Ces mutations ont également nourri des mouvements de contestation contre la désindustrialisation, contre l’enracinement des ségrégations, ou pour la défense du cadre de vie et de l’environnement.

La vocation de ce livre est de révéler l’histoire de ce territoire contrasté à la lumière de textes historiques qui ont scandé les grandes transformations de la France urbaine. Cette anthologie réunit quatre-vingt-quatorze séquences couvrant la période 1964‑2014. Elle offre une succession de notices et de documents – près de deux cents – présentés, contextualisés et analysés par vingt-sept auteurs. Un atlas s’attache également à tracer les grandes mutations qui ont marqué l’histoire du Val-de-Marne et une chronologie détaillée met en perspective la vie politique, sociale, culturelle, économique et urbaine de ce jeune département.

Auteurs : Michel Balard, Claire Barillé, Emmanuel Bellanger, Laurent Besse, Paul Boulland, Florence Bourillon, Carolina Carpinschi, Anaïs Collet, Laurent Coudroy de Lille, Alexandre Delarge, Sébastien Fath, Emmanuel Hagen, Éric Jingeaux, Sébastien Jolis, Guy Krivopissko, Jean Laloum, Florent Le Bot, Gwenaëlle Legoullon, Julia Moro, Claude Pennetier, Mathilde Pilon, Pauline Rossi, Nadine Roudil, Nadia Seisen, Juliette Spire, Marie‑Christine Volovitch‑Tavares, Redha Zaouche.


La jeune sociologie urbaine francophone. Retour sur la tradition et exploration de nouveaux champs, Presses Universitaires de Lyon, 2014

sous la direction de Jean-Yves Authier, Alain Bourdin et Marie-Pierre Lefeuvre (avec des chapitres par Anaïs Collet et Clément Rivière).

Réunis au sein du comité de recherche « Sociologie urbaine : villes, sociétés et action publique » de l’Association internationale des sociologues de langue française, douze jeunes chercheurs apportent un regard neuf sur des questions fortes de la sociologie urbaine, notamment la ségrégation, la production et l’expérience de la ville.
Pour les aborder, ils mobilisent d’autres disciplines ou d’autres champs de la sociologie – la famille, l’action publique, le travail –, et renouvellent les méthodes et les terrains. Il en ressort un tableau complexe, où le nouveau centre d’affaires d’Istanbul côtoie le périurbain, l’espace public ou les quartiers gentrifiés de Paris, Montréal ou Milan, au même titre que les copropriétés fermées, légales ou non, d’Amérique latine. L’espace-temps des travailleurs saisonniers rencontre celui du retour en vacances au « bled » ou celui, quotidien, des jeunes habitants de « zones urbaines sensibles » franciliennes.
Mais toutes ces recherches convergent sur un point : elles marquent le retour de l’espace dans la sociologie urbaine.

Au sommaire :

  • « Introduction » par Jean-Yves Authier, Alain Bourdin et Marie-Pierre Lefeuvre
  • « Trajectoires et processus de socialisation des salariés mobiles du tourisme : trois manières d’habiter l’espace-temps saisonnier » par Aurélien Gentil
  • « Vacances au bled et rapports aux origines : l’espace comme support concret des identités » par Jennifer Bidet
  • « Accessibilité, dispositions et épreuve : la mobilité des adolescents de ZUS franciliennes » par Nicolas Oppenchaim
  • « Pour une anthropologie poétique des expériences urbaines » par Anne Jarrigeon
  • « Des classes populaires en recomposition dans le périurbain : accès à la propriété pavillonnaire et restructurations de l’emploi industriel (1982-1999) » par Violaine Girard
  • « Pratiques urbaines et ségrégation : approche par l’encadrement parental en contexte de mixité sociale » par Clément Rivière
  • « Les habitants, producteurs d’espaces gentrifiés ? Le travail de conversion immobilière dans le Bas-Montreuil » par Anaïs Collet
  • « Renouveler les approches de la gentrification : le cas de la "gaytrification" » par Colin Giraud
  • « L’organisation de l’action collective urbaine : le développement du nouveau centre d’affaires d’Istanbul » par Burcu Özdirlik
  • « Le périurbain : terrain ou concept pour la sociologie urbaine ? » par Marie Muselle
  • « Le logement populaire comme révélateur des transformations socio-urbaines » par Maira Machado-Martins
  • « Faire de l’immeuble une "copropriété fermée" : gestion et classement résidentiel à Buenos Aires » par Elenora Elguezabal
  • « Postface. Comment les chercheurs construisent et renouvellent la sociologie urbaine aujourd’hui » par Jean-Yves Authier, Alain Bourdin et Marie-Pierre Lefeuvre

« Grand Paris », numéro spécial de la Revue d’économie régionale et urbaine, Armand Colin, n° 3, 2013

sous la direction de Lise Bourdeau-Lepage et Franck Vallerugo.

Depuis environ une dizaine d’années, le débat sur le développement et l’aménagement de l’Île-de-France s’incarne autour de l’expression « Grand Paris ». Au-delà des controverses politiques et scientifiques sur l’avenir de la région capitale, trois enjeux majeurs, fortement liés, ont émergé. Il s’agit du développement économique et de la place de Paris dans le monde, de la justice socio-spatiale et de la qualité de vie et de la gouvernance, autant de clefs pour comprendre les projets et les évolutions en cours en région Île-de-France. Ce numéro spécial « Grand Paris » a pour objectif d’alimenter une réflexion scientifique en explorant chacun de ces enjeux, à partir des principaux faits stylisés et du raisonnement sous-jacent des parties prenantes.

Au sommaire :

  • « Grand Paris : projet pour une métropole globale » par Lise Bourdeau-Lepage
  • « Le Grand Paris Express et la réduction des inégalités d’accessibilité est–ouest » par Francis Beaucire et Matthieu Drevelle
  • « Le Grand Paris de l’emploi : Grand Paris Express et chômage local » par Yannick L’Horty et Florent Sari
  • « Quelle fracture socio-spatiale à l’heure du Grand Paris ? » par Lise Bourdeau-Lepage et Élisabeth Tovar
  • « Indicateurs pour un développement durable de la métropole parisienne » par Johann Audrain, Mateo Cordier, Sylvie Faucheux et Martin O’Connor
  • « Paris, métropole agricole ? » par André Torre, Jean-Baptiste Traversac, Ségolène Darly et Romain Melot
  • « La gouvernance du Grand Paris au service de sa compétitivité » par Franck Vallérugo
  • « Le Grand Paris et la problématique de l’action métropolitaine » par Alain Bourdin

Lumières sur la banlieue. Histoire du Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité et les réseaux de communication (SIPPEREC), Éditions de l’Atelier, 2014

par Emmanuel Bellanger et François-Mathieu Poupeau.

Dans l’imaginaire collectif, l’électrification du territoire national renvoie surtout à l’intervention de l’État et à l’action d’une grande entreprise publique, EDF. Cette aventure humaine et technologique, associée à la diffusion du progrès, est en réalité une oeuvre partagée avec un autre acteur majeur : les collectivités territoriales. L’histoire du Syndicat des communes de la banlieue parisienne pour l’électricité (SCBPE), créé en 1924, en témoigne. Cette institution méconnue, qui est au coeur de cet ouvrage, assume dès sa fondation une fonction essentielle, qu’elle conserve aujourd’hui encore : celle d’autorité concédante des réseaux de distribution publique d’électricité. Après quelques années d’apprentissage, le SCBPE parvient à s’imposer comme l’un des plus influents établissements intercommunaux de France. En 1946, la nationalisation du secteur électrique limite son champ d’intervention, jusque dans les années 1990, qui marquent sa renaissance, au moment où la France libéralise ses grands réseaux de service public. Rebaptisée en 1997 Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité et les communications électroniques (SIPPEREC), l’institution se transforme alors en profondeur, gagne en expertise, élargit ses compétences aux réseaux de communications électroniques et aux énergies renouvelables, et étend son territoire. À l’heure où se dessine un nouveau modèle de service public et où se recompose la gouvernance du Grand Paris, cet ouvrage met en lumière les enjeux, les tensions et les réalisations qui ont jalonné près d’un siècle d’histoire intercommunale.


De la ville à la métropole, les défis de la gouvernance, L’Œil d’Or, 2013

sous la direction de Christian Lefèvre, Nathalie Roseau et Tommaso Vitale ; conclusion de Frédéric Gilli.

Comment passer d’une approche sur la ville à une appréhension de la métropole ? Cet ouvrage s’intéresse à la difficile émergence de l’échelle métropolitaine dans l’action collective et dans les représentations du phénomène urbain. Il souligne les défis et les obstacles à la construction de la gouvernance des métropoles entendue dans une conception large et plurielle dépassant les seuls champs institutionnel et technique. Pour franchir le pas métropolitain, ce livre développe une perspective internationale et comparative, arpentant aussi bien les métropoles du Nord que celles du Sud. Qu’il s’agisse des inégalités socio-territoriales, de la dégradation des conditions de vie et de l’environnement des habitants, des freins à la démocratie et plus généralement de la faible capacité des systèmes d’acteurs à maîtriser le développement économique, social et spatial des sociétés contemporaines, les métropoles ont toutes à apprendre les unes des autres. Au croisement des expériences, le fait métropolitain, mondialisé et localisé, est approfondi selon trois prismes d’analyse : d’abord la place des acteurs et de la société civile dans la production urbaine, ensuite le rôle des politiques et des projets sur la fabrique de la métropole, enfin l’influence des stratégies de développement économique ou culturel sur l’inclusion sociale.


L’urbanisme espagnol depuis les années 1970. La ville, la démocratie et le marché, Presses universitaires de Rennes, collection « Espace et Territoires », 2013

sous la direction de Laurent Coudroy de Lille, Céline Vaz et Charlotte Vorms.

La dépression économique traversée depuis 2008 par l’Espagne a partie liée avec une grave crise immobilière. Or celle-ci s’inscrit dans une histoire plus longue de l’urbanisation dans ce pays. L’ouvrage en propose à la fois un panorama et une lecture dynamique.

La démocratisation des institutions au tournant des années 1970‑1980 s’est accompagnée de l’avènement de nouvelles politiques urbaines, permettant une modernisation accélérée des villes et des mutations en profondeur de la société espagnole. Madrid devenait l’une des plus grandes métropoles européennes, Barcelone une référence de l’urbanisme mondial, tandis que l’on découvrait Bilbao, Valence, Séville et quantité d’autres villes à travers de nouveaux équipements de prestige. Cependant, l’urbanisation touristique du littoral, la surchauffe immobilière et, avec elles, la destruction des paysages et des équilibres environnementaux se poursuivaient dans le même temps. Ces évolutions contrastées s’ancrent dans une histoire qui remonte au moins au franquisme, mettant en question la rupture qu’aurait signifiée la Transition démocratique pour les villes.

Parmi les spécialistes qui ont contribué à cet ouvrage, certains ont été acteurs de la fin du franquisme et de la refondation d’un urbanisme plus démocratique, décentralisé, puis dérégulé. Au‑delà d’un propos critique et inquiet sur le cas espagnol, les auteurs alimentent la réflexion sur la durabilité du modèle de la ville européenne.


La Construction d’une agglomération. Bordeaux et ses banlieues, MētisPresses, 2013

sous la direction d’Olivier Ratouis.

Où commence et où finit la ville ? L’embarras à définir les limites de la ville est à la source de l’essor progressif du terme d’agglomération pour nommer et comprendre l’évolution des phénomènes urbains issus de l’industrialisation et les nouveaux paysages des extensions tout au long des XIXe et XXe siècles.

Dans cette dynamique, l’agglomération désigne des échelles extrêmement variées, alors que trois dimensions y sont convoquées : les populations, les espaces et les gouvernements. Aujourd’hui, au regard des acteurs des villes, la construction des agglomérations constitue l’un des défis majeurs des prochaines décennies.

Bordeaux et ses banlieues expose de manière précise et originale la construction urbaine de l’une des grandes agglomérations françaises, en pleine transformation. Fruit de la collaboration d’une équipe pluridisciplinaire constituée de vingt-cinq spécialistes, l’ouvrage se présente comme une anthologie de textes-sources, commentés et restitués dans leur contexte, qui évoquent plus de deux cents ans de la vie urbaine, sociale et politique de la ville et de ses banlieues.

La restitution sous une forme accessible d’éléments ignorés ou dispersés, une très riche iconographie ainsi que la présence d’un ensemble cartographique réalisé pour l’occasion constituent un savoir panoramique permettant d’appréhender la dynamique de l’agglomération dans toute sa complexité. L’introduction donne un cadre de compréhension éclairant le cas bordelais et la démarche historique ici réalisée au vu des enjeux scientifiques et opérationnels plus généraux posés par le thème de l’agglomération aujourd’hui.

Ouvrage collectif publié sous la direction d’Olivier Ratouis.


« Politiques du logement », Savoir/Agir, n° 24, 2013

par Fabien Desage et Manuel Schotté.

« Au fil des époques successives, une répétition marque l’histoire du logement marchandise : c’est à la fois le lancinant problème de l’habitat populaire, et celui des difficultés de l’expansion du capitalisme dans le secteur immobilier. Les deux phénomènes sont intimement liés. Ils manifestent une contradiction structurelle à partir de laquelle on peut lire l’évolution des formes de production et de circulation du logement ». Ces propos, écrits par Christian Topalov il y a plus de 25 ans, pourraient être repris tels quels pour justifier la démarche qui caractérise ce dossier tant ils semblent d’actualité.

Le refrain de la « crise du logement », s’il est repris à l’unisson depuis quelques années, n’est pas nouveau. Il fait écho à un ensemble de dynamiques structurelles anciennes, liées notamment à un mouvement de marchandisation du logement, qui s’est intensifié ces dernières décennies après avoir été endigué partiellement dans l’après-guerre. Ce mouvement de marchandisation généralisée, en France et en Europe, tend à exclure les moins nantis, et confronte une proportion croissante des « classes moyennes » à une augmentation des prix et aux difficultés qui l’accompagnent.


Atlas historique de Rome, IXe avant J-C. – XXIe siècle, Autrement, 2013

par Aurélien Delpirou, Eleonora Canepari, Sylvain Parent, Emmanuelle Rosso et Aurélie Boissière.

En une centaine de cartes, plans et infographies, une véritable biographie cartographique de Rome, ville éternelle mais loin d’être immobile. Une approche géohistorique originale pour comprendre la façon dont Rome a construit son « éternité » depuis 2 700 ans. De la fondation légendaire de la ville par Romulus jusqu’au XXIe siècle, en passant par l’empire, le baroque et la Rome fasciste de Mussolini, l’extraordinaire stratification du tissu urbain et architectural de Rome.

Entre conservation du passé et élan futur, une ville a l’épreuve de la modernité. Cet atlas propose des éclairages stimulants et inédits sur l’histoire de la ville et se veut le compagnon de tous les amoureux du Rome.


De la différence urbaine. Le quartier des Grottes/Genève, MētisPresses, 2013

par Elena Cogato Lanza, Luca Pattaroni, Mischa Piraud et Barbara Tirone.

Une question hante l’histoire de la ville : comment affirmer un ordre commun tout en respectant les différences constitutives de la richesse urbaine, différences de cultures, de moyens, de convictions ou encore de rythmes ? Les réponses apportées à cette question se sont profondément modifiées au fil des dernières décennies, passant d’un modèle fondé sur la rationalisation de l’organisation spatiale et le traitement homogène des populations à des modèles fondés sur l’affirmation de la diversité et de la mixité, contrepoints d’une centralité renouvelée. Comment s’est opérée cette évolution ? Assiste-t-on à l’émergence d’une ville véritablement plurielle ou alors à la production de formes inédites d’exclusion et de domination ? Pour aborder ces questions, De la différence urbaine se penche en détail sur l’histoire et le présent du quartier des Grottes. Situé au cœur de Genève, ce quartier a été, dans les années 1970, la scène genevoise des luttes urbaines qui ont mis en question, dans toute l’Europe, les présupposés de l’urbanisme fonctionnaliste. L’enquête montre comment les critiques élevées à l’époque ont peu à peu pénétré l’ordre matériel et institutionnel de la ville transformant en profondeur les conditions du débat urbain. De la différence urbaine conjugue le regard de l’architecte et du sociologue afin de proposer une description riche et dynamique du phénomène urbain. Alliant écriture, photographie et cartographie, l’ouvrage offre une véritable archéologie des débats urbains contemporains et une pratique renouvelée de la critique urbaine. Il invite à une pensée de la différence urbaine comme ouverture des possibles par l’expérience et l’invention urbanistique.


Femmes et espaces publics en Arabie Saoudite, Dalloz, 2011

par Amélie Le Renard.

Riyad, ville marquée par la ségrégation très stricte entre hommes et femmes renforcée dans les années 1970, a été transformée au cours des années 1990 d’une part par l’ouverture de nouveaux espaces accessibles aux femmes saoudiennes (en particulier les shopping malls) dont certains sont interdits aux hommes, et d’autre part par l’encouragement de l’activité professionnelle de celles-ci dans le secteur privé. Croisant sociologie du genre, sociologie urbaine et sociologie politique, ce livre décrit les styles de vie professionnels et consuméristes adoptés par de jeunes Saoudiennes urbaines qui partagent des pratiques communes de la ville. Une enquête ethnographique au sein de quatre types d’espaces urbains (un campus universitaire, des espaces de travail, des shopping malls et des espaces religieux) met en lumière les sociabilités des jeunes urbaines saoudiennes et leurs renégociations des normes de genre. Dans quelle mesure le partage d’espaces communs favorise-t-il des solidarités, voire l’identification à un même groupe ? Comment interpréter les conduites transgressives des règles officielles, très répandues au sein des espaces homosociaux – correspondent-elles à des modes de « résistance » ? Enfin, comment la visibilité croissante de styles de vie « féminins » professionnels et consuméristes transforme-t-elle les hiérarchies et modes de classification au sein de cette société urbaine ? Le livre montre à la fois les formes de solidarité et de contestation rendues possibles par le partage d’espaces communs et les tensions autour des normes de féminité et recompositions des hiérarchies sociales.


Le pont transbordeur de Marseille – Moholy‑Nagy, INHA/Collège international de philosophie/Éditions Ophrys, 2013

par François Bon, Olivier Lugon et Philippe Simay.

Entre 1903 et 1905, l’ingénieur et industriel français Ferdinand Arnodin (1845‑1924), contemporain de Gustave Eiffel, construit un pont transbordeur au-dessus du Vieux Port de Marseille. Cette installation audacieuse, qui modernisait d’un coup le paysage traditionnel du Vieux Port, suscita évidemment une polémique. Parmi ses admirateurs, on compte, outre Walter Benjamin, le peintre, sculpteur, cinéaste et photographe hongrois Làszlo Moholy‑Nagy (1895‑1946) qui, en 1929, après son départ du Bauhaus, réalisa une série de photogrammes du pont transbordeur qu’il qualifia de « véritable miracle de la technique, d’une précision et d’une finesse exceptionnelles ». Trois auteurs – l’écrivain François Bon, le spécialiste de l’histoire de la photographie allemande Olivier Lugon et le philosophe de l’architecture et de l’urbanisme Philippe Simay – proposent ici trois approches de l’une des plus célèbres photographies de cette série.


Les territoires du communisme. Elus locaux, politiques publiques et sociabilités militantes, Armand Colin, 2013

sous la direction d’Emmanuel Bellanger et Julian Mischi.

« Communisme municipal », « banlieue rouge », « bastions ouvriers » : l’influence du Parti communiste français est associée à des représentations territoriales typées. Quelle est la réalité de cette implantation ? Quelles évolutions a-t-elle connues des années 1920 à nos jours ? Existe-t-il une spécificité de la gestion communiste locale ?

Quatorze auteurs réunis dans cet ouvrage analysent avec nuance l’empreinte du communisme sur les territoires qu’il a administrés. Leurs enquêtes restituent toute la diversité de la sociabilité militante du PCF. Elles décrivent comment les communistes luttent pour la conquête du pouvoir local et comment ils s’efforcent de maintenir leur influence. Elles éclairent aussi les tensions et les compromis qui animent l’appareil, ses élus, ses militants et ses organisations affiliées.

Dirigé par un historien et un sociologue, cet ouvrage dresse également un bilan des recherches sur le communisme en France dans une perspective interdisciplinaire qui met en relief le dynamisme des études locales sur les comportements politiques et leur environnement institutionnel et social.


Usages sociaux de la déviance. Habiter la Castellane sous le regard de l’institution, L’Harmattan, 2011

par Nadine Roudil.

La cité de la Castellane, à Marseille, a été bâtie à flanc de colline à la fin des années 60. De ses tours, on dispose d’une vue exceptionnelle sur la baie de l’Estaque. La relation que les habitants entretiennent avec le centre social du quartier et l’école est tout autant singulière. Elle s’inscrit dans la tradition d’un lien tissé depuis des décennies entre les acteurs associatifs et scolaires et les plus démunis. Depuis le début des années 90, ce lien est affecté par une stigmatisation qui pèse de plus en plus sur la population des cités des quartiers nord de la ville. Cette population touchée par la pauvreté, majoritairement d’origine étrangère, la plus en proie aux difficultés économiques, fait l’objet d’un rappel à la norme quasi permanent. Sans mettre en doute les professions de foi sincères, les institutions à caractère social et scolaire abordent les habitants de la cité à partir du postulat de leur déviance. À l’image insolite de la cité de la Castellane fait face celle d’une cité suffisamment exceptionnelle pour engendrer comme par magie l’artisan de la victoire française au championnat du monde de football, Zinedine Zidane. La population est prisonnière d’une image qui la sépare du reste de la ville. Les contours de la cité sont dressés à partir d’un discours où les plus jeunes de ses habitants sont souvent considérés comme des fauteurs de troubles potentiels. La figure du notable investi dans la vie locale fait écho à celle du délinquant dont la réputation se répand au gré des faits relatés par la presse locale. Qu’en est-il réellement du quotidien pourtant ordinaire des habitants de la cité ?

Loin des clichés qui empêchent l’intelligence de tels lieux, ce livre restitue une enquête minutieuse et au plus près de la vie quotidienne des principaux concernés, adolescents et jeunes adultes en particulier,
habitants et travailleurs sociaux. Il dégage l’impact contrasté des institutions (école et centre social) et les jeux dans lesquels les acteurs trouvent in fine, des marges de manoeuvre à renégocier en permanence.


Bâtisseurs de banlieue. Madrid : le quartier de la Prosperidad (1860-1936), Créaphis Éditions, 2012

par Charlotte Vorms.

Berceau du socialisme madrilène dans les années 1920, bastion républicain pendant la guerre civile et centre d’ébullition culturelle et politique dans les dernières années du Franquisme et la Transition, la Prosperidad – « la Prospe » comme l’appellent ses habitants – est un quartier de Madrid à forte identité.

Son histoire commence dans les années 1860. Dans la périphérie nord-est de Madrid, des propriétés agricoles à faible rendement sont loties et revendues en petites parcelles sans viabilisation, à des personnes modestes, majoritairement des ouvriers en bâtiment. Ceux-ci y construisent leur maison et s’y s’installent avec leur famille, fondant ainsi ce qu’on appelle alors le faubourg de la Prosperidad.

Ce livre, à travers une micro-histoire de ce nouveau quartier, de sa naissance en 1860 à la guerre civile en 1936, apporte des éléments de réflexion sur les processus de construction de la ville, au croisement d’une analyse du bâti, d’une histoire du marché immobilier et d’une sociologie d’une société urbaine en formation L’auteur montre comment l’évolution d’un quartier s’intègre à celle de la ville dans son ensemble, comment ses caractéristiques locales s’expliquent par son imbrication dans une réalité qui le dépasse, articulant ainsi son histoire à l’histoire nationale.


Regards sur la ville, Economica – Anthropos, 2012

par Lise Bourdeau-Lepage.

Métropolisation, croissance des villes, ville néolibérale, ville et développement, ville et économie de la connaissance, inégalités socio-spatiales, ségrégation urbaine, gouvernance urbaine, aménagement urbain, conflits urbains, voici des thèmes qui intéressent autant l’économie, la géographie, l’aménagement que la société dans son ensemble.

À travers huit regards portés sur la ville d’auteurs provenant d’horizons et de disciplines différents ayant en commun le souci de l’Humain, ce livre offre des éléments de réflexion sur plusieurs questions importantes que pose la ville d’aujourd’hui. Il éclaire ainsi les débats actuels et permet de mieux comprendre le développement urbain et les inégalités sociales en ville.


Crédit photo rubrique : Xosé Castro Roig


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